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    Héraldique

     

     

    L'espace et le temps ont été atteints par l'explosion de l'héraldique. Au Moyen Age, on a attribué des blasons aux générations antérieures, aux rois bibliques et aux héros de l'Antiquité, à Charlemangne et au roi Arthur.

     

    De nos jours, hommes et corps sociaux de tous pays, d'Europe et d'Outre mer, emploient toujours l'héraldique, ses symboles et ses règles.

     

    Berceau de l'héraldique, la  France a réservé à celle-ci un curieux destin en détruisant systématiquement, à la fin du XVIII e siècle et au XIXe encore, les blasons considérés comme signes de féodalité et d'obscurantisme médiéval. Aujourd'hui les Français éprouveront le plus vif plaisir - et une fierté bien légitime !- à découvrir que l'héraldique n'est pas une science vaine ni un art perdu. "

    introduction de "Le grand livre de l'héraldique"   O. Neubecker

     

    Le lion dans l'Héraldique

     

    "Le lion est le plus fréquent de tous les animaux héraldiques, à tel point qu'un proverbe a pu dire " Qui n'a pas d'armes porte un lion".

    La présence du lion dans les blasons d'un pays est indépendante du fait que cet animal se rencontre ou non dans la faune locale. Sa popularité ne provient pas non plus de son aspect, mais bien de l'idée que l'on se fait de lui. Et celle-ci est des plus haute. Dans le Roman de Renart et dans les fables, on l'appelle Noble : il est le roi des animaux, sauf des oiseaux, auxquels même le lion ne peut commander.

    De cet antagonisme entre les deux règnes animaux découle également un antagonisme héraldique entre l'aigle, symbole de l'autorité impériale, et le lion, symbole de l'autorité des princes territoriaux. Cette conception a été très efficacement sublimée au Moyen Age, car dans le roman héroïque d'Heinrich von Veldeke inspiré de l'Enéide, le chevalier au lion est opposé au chevalier  à l'aigle. Si celui-ci peut être considéré comme le prédécesseur historique et géographique de l'Empereur romain germanique, le chevalier au lion est le représentant de ces seigneurs territoriaux récalcitrants, auxquels les empereurs devaient sans cesse faire de nouvelles concessions. Presque à la même époque, le prototype en était le puissant duc de Bavière et de Saxe de la Maison guelfe, Henri le Lion. S'il n'a sans doute pas porté d'armoiries au sens strict, il scellait cependant à l'image naturaliste d'un lion, et il fit édifier devant sa forteresse de Dankwarderode un lion de bronze monumental. Ses successeurs ont ensuite adopté des armoiries au lion plus formelles. Le nom de cette dynastie dite Guelfe vient de la traduction allemande du nom d'Henri le Lion,  der Löwe, mais aussi Welf, c'est-à-dire jeune carnassier, jeune fauve, mot encore employé parfois pour désigner un jeune chien. Dans une société qui estimait au plus haut point les vertus chevalersques, où une conduite majestueuse mais également féroce était tenue pour virile et fort appréciée, le lion roi des animaux, était forcément l'animal héraldique par excellence. Thomassin de Zirclaria (1216) signale que le lion avait coutume de se faire accompagner d'un chien, qui était là pour recevoir les coups qui auraient dû frapper le noble animal lorsque celui-ci commettait une injustice : "Ainsi doit-il en être d'un seigneur !"

    En héraldique, le lion sera normalement représenté dans une attitude très stylisée, non conforme à sa nature. Les héraldistes décrivent ce lion comme rampant, ce qui dérive  du latin rapere, saisir, s'emparer, et non de rampere, ramper. Lorsque, dans un blasonnement, il n'est rien précisé à propos du lion, c'est qu'il est dressé dans cette position ; s'il s'en écarte, on le mentionne. Il existe deux méthodes à cet effet. Ou bien on décrit séparément la position du corps et celle de la tête, ou bien l'on utilise la distinction entre lion et léopard que les anciens Grecs observaient déjà. Les lions des Anciens étaient représentés de profil et avec une forte crinière, alors que les léopards, moins fournis à cet égard, regardent le spectateur, ce qui est la caractéristique essentielle du léopard en héraldique, quelle que soit la position de son corps. Il en résulte une terminologie que l'on retrouve dans la plupart des langues du blason : lion = lion rampant , léopard = lion passant et regardant le spectateur, lion léopardé = lion passant la tête de profil, et enfin léopard lionné = lion rampant regardant le spectateur.

    Ajoutons à celà que le lion, comme toutes les figures héraldiques, peut-être de n'importe quel émail, voire de plusieurs s'il est burelé par exemple. Comme tous les animaux, il peut également tenir n'importe quel objet, en général de la patte antérieure droite levée ; ce sera souvent un glaive, comme au grand duché de Hesse, ou l'attribut d'un saint , comme la hache de saint Olaf en Norvège, mais également un objet tout pacifique comme un rameau de poirier dans le blason du pape Sixte Quint.

    Si le lion est doté d'ailes, il se rapporte presque toujours à l'évangéliste saint Marc, patron de Venise. Chaque évangéliste avait en effet un être ailé comme symbole, le taureau ailé pour saint Luc, ce qui en fait un emblème des peintres, l'ange pour saint Mathieu, et pour saint Jean, l'aigle qui joue un rôle particulier dans l'héraldique espagnole.

    Le lion de saint Marc ne doit pas être confondu avec le griffon, être fabuleux, dont la partie supérieure est à peu près celle de l'aigle et dont le corps proprement dit et les membres postérieurs sont ceux d'un lion. De par sa nature hybride le griffon symbolise à la fois la volupté, mais aussi son contraire, la modération, la chasteté et à ce titre, il est l'insigne d'un ordre chevaleresque du royaume d'Aragon. Par un détournement de son symbolisme, le griffon est aussi devenu le support des armoiries de l'Empereur romain germanique.

     

     

    Ornements extérieurs

    "Tenants, Supports et Soutiens

    Avec le temps, les armoiries ont dépassé leur seule utilité militaire ; l'art s'en empara aussitôt qu'elles devinrent des insignes purement graphiques.

    Au XII ème siècle, les artistes pouvaient s'inspirer de la réalité. Le chevalier portant lui-même son écu ou l'écuyer chargé de l'équipement de son maître fournissaient des modèles quotidiens de tenants, dont la somptuosité devait inévitablement être reproduite dans l'art. C'est ainsi que les plus anciennes armoiries connues, celles de Geoffroy Plantagenêt à la cathédrale du Mans, ont été effectivement portées par leur titulaire et ont été reproduites en couleur sur sa lame funéraire émaillée. Toute représentation d'un seigneur avec son écu constitue en fait un modèle de tenant héraldique. Les tenants ont évolué au cours du temps jusqu'à devenir partie intégrante des armoiries selon des règles non écrites, découlant de l'évolution sociale. Ces règles tendent à distinguer maîtres et sujets, mais égalment les différents degrés de la hiérarchie au sein de la classe supérieure, et celà au moyen d'insignes propres à chacun. On donne le nom de tenants aux personnages humains - hommes sauvages, chevaliers, anges, saints- qui  "tiennent" l'écu et supports s'il s'agit d'animaux. Enfin s'il s'agit d'objets inanimés tels que colonnes, arbres, etc..., on parle de soutiens.

    Dans la plupart des pays, la haute noblesse a le droit, voire l'obligation, de faire usage de tenants, supports ou soutiens ou de s'en faire concéder. Nous retrouvons ici l'idée, qui s'est peu à peu enracinée, selon laquelle le port d'armoiries et a fortiori l'usage d'ornements extérieurs particuliers devait être concédé ou confirmé par une autorité compétente : souverain , gouverneur ou organisme reconnu.

    Ce ne sont pas toujours et partout les mêmes classes ou familles qui ont droit à des supports dans leurs armoiries. On le constate également pour les localités. En Angleterre, par exemple, le droit aux supports est reconnu à une city, mais rarement à une town ; les comtés n'en ont pas tous, mais les anciennes colonies, presque sans exception, s'en sont fait octroyer par le College d'Armes de Londres ; leurs supports évoquent en général la faune locale. Près d'un tiers de tous les Etats souverains du monde ont des armoiries avec tenants ou supports allant en général par paires, mais on relève une tendance marquée à faire  usage de deux animaux différents.

    Aucun animal n'est autant utilisé comme support que le lion, alors même qu'il ne figure pas dans le blason lui-même, ce qui est le cas pour un grand nombre de villes néerlandaises, à commencer par Amsterdam , ou pour Hambourg et Brême. L'estampe du maître W A (Bruges 1468) a sans doute largement contribué à la vogue du lion comme support d'armoiries Là comme dans l'écu, il peut être représenté avec la tête dans une position spéciale ; on le dira regardant s'il regarde derrière lui, on l'appellera léopard lionné s'il regarde le spectateur. La position normale de deux lions se faisant face est cependant la plus fréquente et ne doit pas être spécifiée dans le blasonnement.

    De nombreuses variantes sont encore possibles : on trouve par exemple un seul lion coiffé du heaume, dont les pattes dépassent l'écu ou le tiennent par derrière ; la houppe de la queue peut pendre vers l'avant ou vers l'arrière."

    O. Neubecker

     

     

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

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